Pourquoi des forges à canon :
Colbert et le protectionnisme :
… il faut toujours acheter en France préférablement aux pays étrangers quand même les marchandises seraient un peu plus chères…
Tel était ce qu'on pouvait lire à l'époque. La Suède, l'Espagne et la Russie proposent des matériels et matériaux pourtant moins chères. On voulait à tout prix donner à la France son indépendance tant au niveau économique que militaire
Tel était ce qu'on pouvait lire à l'époque. La Suède, l'Espagne et la Russie proposent des matériels et matériaux pourtant moins chères. On voulait à tout prix donner à la France son indépendance tant au niveau économique que militaire
L'environnement :
L'économie des forges à canons sera très liée à l'organisation des massifs forestiers. Le Périgord ayant des prédispositions naturelles malgrès les problèmes de surexploitation des bois. Colbert prévoit aussi la libre exploitation de carrières de minerais à proximité des usines, le maître exploitait a alors parfois sa propre mine ou achetait à des négociants mais il se fournissait aussi très souvent chez les laboureurs locaux : Pour eux la forge était alors une double rémunération : vente de mine et travail quand ce n'était pas la saison des travaux agricoles de l'automne au printemps
Le Périgord a donc des prédispositions naturelles malgrès les problèmes de surexploitation des ressources
La fin des forges en Périgord :
Les années 1848-1850 voient le point culminant de l'industrie de fer en Périgord. Mais en même temps, c'est le début de l'ère industrielle européenne ce qui entraîne dans les campagnes :
- L'Emigration de la Main d'oeuvre paysanne : Les exploitations très petites, 25 Ha en moyenne s'agrandissent au détriment des anciens exploitants dont les propriétés sont absorbées. La maind'oeuvre disparaît donc et emigre vers les villes
- Le phénomène de la loi du marché dans laquelle les micro-industries ne pèsent pas lourd et où elles ne sont pas rentrées
- Emergence d'une vie urbanisée et la centralisation des pôles industriels s'oriente vers une production de masse et d'une technologie innovante (au détriment probable de la qualité)
- On se trouve donc dans l'ère industrielle où le paysan est recruté directement chez-lui pour aller vers la ville et la grande industrie. Alors que jadis, la paysannerie locale était tout à fait adaptée à la proto- industrie :
Face à celà, les maîtres de forge et les propriétaires raisonnant trop d'une façon aristocratique et foncière ne savent se remettre en question et plutôt que d'évoluer technologiquement préférèrent se replier sur leur domaine et vendre une partie de leur patrimoine.
L'industrie périgourdine trop liée à l'industrie forestière n'a pas pu concurrencer les grandes usines du nord plus structurées avec l'exploitation du coke et la diminution des coûts de transport, ce qui porta définitivement le coup de grâce dans les années 1865.
Une ordonnance de 1723 oblige l'usine à avoir un approvisionnement en bois par ses propores moyens. Malgrès l'abondance des massifs forestiers de la région, les bois ne sont pas inépuisables et le problème de la régénération des forêts apparaît régulièrement (cycles de 10 ans pour le bois à charbon), il faudrait attendre plusieurs années dans certains endroits sans faire fonctionner les forges, mais en favorisant l'économie locale, on déboise le proche environnement des forges pour ne pas alourdir les frais de transport. Des maîtres en sont conscients (ou ne peuvent pas faire autrement) et ferment parfois leur usine pendant plusieurs années.
Turgot, un peu avant la révolution préssent le problème et préconnise de rouvrir les frontières. Pourtant, la révolution et les guerres à répétition obligent à relancer l'industrie de l'armement, les ouvriers et les forges du Périgord seront réquisitionnés parfois même au détriment des besoins locaux en tréfilerie.