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Ce jour d'août 1848 j'annonçais la nouvelle à mes parents
Ils se doutaient certainement que cela arriverait un jour, dans notre île, dont la situation économique avait gravement décliné ces dernières années et où pourtant la population avait augmenté on ne pouvait devenir que marin ou agriculteur ou alors émigrer sur le continent.
Comment ne pas avoir une certaine crainte à cette annonce, on a tous dans notre famille ou parmi nos proches un marin parti en mer et qui n'est jamais revenu.
Sans doute avions-nous encore en mémoire les naufrages qui ont parsemé les côtes de l'île de Ré.
Leurs victimes innocentes comme celui du  " Jeune Henry " en 1828.
Je me souviens, même si je n'étais qu'un très jeune enfant, de "La Désirée ", cette gabare de transport de bagnards qui s'éventra en 1838 sur le rocher du haut-banc nord, au large du phare des baleines, ne laissant aucun survivant parmi ses 51 passagers et hommes d'équipage.

j’allais donc embarquer comme mousse, et le Capitaine Boutré-Nauleau m'attendait le 13 à Loix à bord de la bisquine de cabotage de l'armement Méchain, " l'Agile Bernardine "